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Le cas Harmonica Amos
Blackmore Wells, Élevé à Memphis, Junior Wells suit Sonny Boy Williamson (Rice Miller) à l'âge de huit ans. Il arrive de Chicago en 1946, déja bon harmoniciste. Malgré son jeune âge, il participe aux formations de Tampa Red, Little Johnny Jones et Memphis Slim. Mais c'est sa rencontre avec John Lee « Sonny Boy » Williamson qui le marque le plus. Il forme les Aces avec les frères Myers et le batteur Fred Below. Au début des années 50, Junior est un harmoniciste inventif qui utilise à fond les ressources de l'amplification et se présente comme le grand rival de Little Walter. Il remplace d'ailleurs ce dernier au sein de l'orchestre de Muddy Waters tandis que celui-ci dirige les Aces. Entre 1953 et 1957, Junior Wells grave pour le label States de très beaux blues, accompagné par Elmore James, Muddy Waters ou Louis Myers sans que ceux-ci soient pour autant couronnés de succès commerciaux. Il enregistre pour des petits labels comme States, Profile, Chief ou USA. Puis, en 1957, il décide de changer de musique, délaisse l'harmonica et s'entoure d'une orchestration plus dans le goût de l'époque. En 1962, il connaît enfin son premier succès avec Messin' with the Kid pour le producteur Mel London. Après 1965, la musique de Junior Wells prend trois directions parallèles. Associé à Buddy Guy, il est un des piliers du South Side de Chicago (la claque pour T-Boy Guitar). Vers 1966-1969, il tente une imitation assez réussie de James Brown et enregistre des disques de soul blues. Enfin découvert par les producteurs Sam Charters et Bob Koester, il se produit de plus en plus dans les salles de concerts, les bars universitaires, les tournées internationales. Avec Buddy Guy, ils ouvriront même une des tournées des Rolling Stones. Il enregistre alors plusieurs albums à destination de ce public. Après un certain passage à vide dans les années 80, Junior Wells voit sa carrière relancée par sa participation remarquable à l'album Harp Attack (Alligator). Il est resté actif jusqu'à sa mort, « légende vivante » de l'« âge d'or du blues », représentant l'authenticité du vrai blues sur une scène largement devenue un marché comme un autre. Blues hit Big town (Delmark) regroupe toutes ses faces pour States mais n'a pas encore été réédité en CD. Messin' with the kid (Charly) détaille la période suivante en compagnie de Earl Hooker. Hoodoo man blues (Delmark) est un formidable album de Chicago blues, avec un Buddy Guy grandissime. Coming ar you (Vanguard) et It's my life baby (Vanguard) sont presque du même haut niveau. Southside blues jam (Delmark), On Tap (Delmark) et Pleading the blues (Isabel) sont moins construits mais très émotionnels. Les derniers CD de Wells pour le label Telarc ne sont pas tous étincelants, avec notamment des accompagnateurs très inférieurs au leader, mais Come on in this house (Telarc) n'est pas dénué de qualités.
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